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occitan-touareg

/Niger/Tandja/La chienlit à perpétuité...

19 Mai 2009 , Rédigé par Papadoc Publié dans #TRIBUNE LIBRE

La paix et la stabilité sont aujourd’hui, au vu et au su de tout le monde, menacés au Niger, et les Nigériens s’organisent en plein Sahel pour faire échec au crime qui se prépare.

Roger GBEGNONVINiger, UA, Kérékou, Résistance

L’amour de soi et du pouvoir, le mépris du peuple et de la patrie, voilà les deux mamelles maudites auxquelles se nourrissent les mégalomanes emplis à craquer de leur petit moi, les deux sources empuanties où ils puisent pour pétrir dictature et torture contre lesquelles les peuples se battent les mains nues et au prix de leur vie.
On ne le rappelle pas assez : à Bamako, il y a une vingtaines d’années, de simples femmes ont présenté à la soldatesque en furie leur poitrine pour que de leurs seins éclatés naisse la démocratie malienne. Et la soldatesque n’était pas coloniale, elle était authentiquement malienne.
Ce qui se prépare à Niamey, ce qui va se passer au Niger si l’on n’y prend garde, n’a pas de nom autre qu’énormité, absurdité, monstruosité. Monstruosité qui se soldera par la barbarie sur un peuple qualifié constamment dans les médias d’un des plus pauvres de la planète.
Clarifions l’énormité : puisqu’il est décidément impossible que je modifie la constitution pour m’incruster au pouvoir, je vais m’y incruster quand même en fabriquant une nouvelle constitution pour une nouvelle république.
Ce qui se prépare ainsi au Niger est pire qu’un coup d’Etat militaire, lequel se sait illégal, au lieu que le renversement de l’ordre qu’on nous prépare se veut légal, et ne voit même pas que le forfait accompli balisera la voie pour des coups d’Etat militaires en série, violents à souhait.
Car si la monstruosité se perpètre, le plus fort du moment pourra désormais tout se permettre, renverser l’ordre constitutionnel qui ne lui convient pas en attendant qu’un plus fort que lui vienne renverser l’ordre par lui établi.
La chienlit à perpétuité justifiée de la mauvaise herbe initiale qu’on aura laissé mettre en terre.
Contre la monstruosité annoncée au Niger, on en appelle à l’Union Africaine, qui ne saurait attendre toujours que le crime se commette et se baptise légal pour voler ensuite au secours d’une légalité criminelle contestée par la rue, voire par les armes.
L’UA est aujourd’hui dans l’obligation morale d’être proactive et de prévenir ce qui se prépare au Niger. Contre le crime qui se prépare au Niger, on en appelle au Général à la retraite Mathieu Kérékou.
Il a gouverné le Bénin pendant vingt-huit ans et a su reculer chaque fois que c’était nécessaire pour ne pas conduire son pays dans l’ornière des affrontements fratricides. Son âge, son expérience, ses cheveux blanchis sous le harnais lui font obligation morale de parler à son frère d’arme, obligation morale de ramener à la raison son frère d’arme du Niger.
Et il faudra bien qu’un jour les peuples aient le droit de saisir directement l’ONU ou que l’ONU puisse se saisir elle-même pour aller protéger, à froid, les peuples menacés et mis en détresse par leurs propres dirigeants.
Conseil de Sécurité, CPI et TPI sont un peu médecins après la mort.
Il faudrait intervenir avant le crime, dans une espèce de Cadre d’Ingérence Préventive (le CIP).
Pourquoi le Conseil de Sécurité ne se réunirait-il pas maintenant, convoqué d’urgence par lui-même, pour mettre en garde le président nigérien de se fabriquer une constitution et une république sur le dos des Nigériens pour ses propres besoins à lui ?
On appellerait cela Ingérence Préventive, dont le succès nous épargnera Casques Bleus, CPI et TPI au coût trop élevé pour l’un des peuples les plus pauvres de la planète.
La paix et la stabilité sont aujourd’hui, au vu et au su de tout le monde, menacés au Niger, et les Nigériens s’organisent en plein Sahel pour faire échec au crime qui se prépare.
Ne les laissons pas seuls car ils défendent la démocratie sans laquelle il n’est point développement ni progrès des peuples.
L’on trouvera au Niger, comme partout ailleurs, des collabos gratte-papiers pour aider à la destruction de la cinquième république nigérienne et concocter une constitution pour une sixième République bananière dont ne veut pas le peuple nigérien.
Les authentiques intellectuels africains doivent maintenant se lever, prendre la parole et la plume pour entrer en Résistance aux côtés du peuple nigérien, pour amplifier son refus du crime qui se prépare, pour dire non à l’intolérable aux côtés du peuple nigérien.
‘‘Et si je ne sais que parler, c’est pour vous que je parlerai’’, disait Aimé Césaire. Et les temps sont à ‘‘se ceindre les reins comme un vaillant homme’’.
(Par Roger Gbégnonvi)
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