Mali-Niger / le peuple Touareg prépare son avenir
Je vous fais partager un échange avec un ami Touareg du Niger. Au Niger le feu couve sous la braise depuis trop longtemps et la seule action qui pourrait l'éteindre consiste à mettre en place au minimum un fédéralisme avec un Parlement Touareg à Agadez. Le Peuple Touareg et Amazigh en général n'a aucun État pour le représenter et défendre ses intérêts légitimes. Il n'y a rien d'extraordinaire à ce que cette communauté accède à ce que possèdent depuis longtemps déjà les communautés Arabes, Haoussas ou autres. Ce qui est bien pour les Turcs, les Grecs, les Anglais, les Malgaches, les Allemands ou Japonais l'est aussi pour les Kurdes, les Touareg, les Tibétains ou les Occitans. L'idéal serait que ces étapes se fassent avec intelligence par les voix démocratiques et pacifiques, mais hélas les intérêts des uns ne coïncident pas toujours avec ceux des autres. Comme écrit notre ami : "on ne peut pas mettre les poules et les chats dans un même enclos et dire qu’ils vont vivre en paix". Pellet Jean-Marc
J'ai parcouru toute la littérature sur les problèmes touareg au Mali et au Niger, fruit des mémoires et autres récits d'intellectuels que vous avez voulu qu’on partage la lecture.
En parcourant ces lignes on constate aisément que le reste du monde est sous-informé de cette population : il y a un manque de visibilité notoire de nos réalités sociales et démographiques car la plupart des intellectuels qui s'expriment parlent à leur façon c'est à dire en amplifiant certaines situations juste pour camoufler certaine réalités qui tôt ou tard émergeront. Les propos des explorateurs et colons où on observe une certaine indifférence sont plus édifiants. A titre d'exemple vérifiez le taux de scolarité à Agadez où on vous dit qu’il est le meilleur : c'est complètement faux. A Arlit sur l'ensemble des enfants scolarisés à peine 5 POUR CENT sont en zone nomade, le reste ce sont les enfants des Haoussas et autres venus de l'autre coin du pays. Idem dans tout les chefs lieus des villes. Dans toutes les campagnes les écoles sont fermées et les chiffres avancés c'est juste pour satisfaire les bailleurs de fonds au moment où la réalité est tout autrement. En réalité ne fonctionnent un peu que les écoles assistées par des partenaires étrangers souvent des petites associations qui fournissent soit un apport alimentaire ou des fournitures etc... Le TBS de 86 pour cent ne ressemble pas du tout à la réalité car à peine 25 pour cent d'enfants vont à l'école, d'ailleurs l'indice de développement le souligne car nos pays se bousculent pour les dernières places sur le plan mondial.
Vous conviendrez avec moi que l'éducation est le socle du développement et quand les futures générations vont grandir elles vont découvrir la réalité et chercher à libérer leur espace où le tout puissant a bien voulu les placer. Au Mali comme ils sont en avance ils ont compris et la lutte est déclenchée sans les leaders corrompus, affamés de voitures, argents et autres biens lucratifs. Au Niger aussi c'est tôt ou tard que cette génération va s'effacer et la prochaine sera plus affichée par rapport à la cause du peuple touareg ; c'est un problème en veilleuse même d'ici un siècle. En plus de tout cela les touareg sont loin d'être une minorité, seulement on les réduit politiquement comme on est conscient que c'est une bombe à retardement. Le dernier recensement au Niger l'a indiqué clairement si bien qu’il a fallu trois ans pour donner les résultats définitifs. Si la majorité des enfants touareg est lettré la lutte va perdurer jusqu’à la victoire à l'image du Sud Soudan, du Sahara Occidental etc...
A mon avis le problème touareg est international et la France est parti prenante dans son règlement car on ne peut pas mettre les poules et les chats dans un même enclos et dire qu’ils vont vivre en paix. En réalité la démocratie, la liberté et tout autre système crié à gauche à droite ne conviennent qu’à une population partageant les mêmes réalités sociales mais quand vous n'avez de commun que l'aspect humain vous ne pouvez pas cohabiter comme chacun se jette des fleurs...
Baye M