Occitanie, écologie, paroles de Bernard Fruchier
Ecologia
Quelques idées sur l’écologie par Bernard Fruchier
Nòta : aquel article es agut escrich en lo parlar dal mieu vilatge de Luceram.
Per de rasons teinicas m'es agut demandat de lo revirar en lo patés de parís.
Teno pura lo text original a la despausicieu d'aquels que porríon li trobar un quarque interés filologic.
1) Mes réactions à la démission de Nicolas Hulot
- Il a eu raison de tenter de vérifier si la politique, dite "nationale" par les jacobins, était capable de proposer une solution aux conséquences dramatiques du changement climatique en cours.
- Il a eu raison aussi de s'en aller quand il a pu constater combien un ministre - le fût-il de l'écologie - a les mains liées.
- Toutefois il a eu tort de laisser croire que la principale raison de son départ résidait dans un différent avec les chasseurs.
2) Le problème de la chasse
- Je suis avant tout un paysan et il ne peut être question pour moi de m'opposer à des chasseurs qui, dans ma vallée, restent les seuls à entretenir encore un peu les chemins "muletiers" et à lutter - parfois maladroitement - contre les dégâts des cervidés et des suidés.
- Si l'on n'a pas vu les potagers retournés par les sangliers, les légumes arrachés, les arbres fruitiers cassés et leur écorce pelée par les cerfs, les talus creusés et éboulés, les murs en pierres sèches démontés pour aller chercher des larves d'insectes, on ne peut comprendre que le développement hors contrôle de certaines espèces empêche toute reprise agricole dans notre pays de "faissas" (banquettes de culture) et accélère l'exode rural contre lequel les meilleurs d'entre nous cherchent encore à lutter.
- Trop d'écolos en chambre font passer leur haine viscérale de la chasse et des chasseurs avant l'indispensable lutte contre le changement climatique (qu'ils considèrent souvent sous le seul angle de la pollution qu'ils constatent en tant qu'urbains), alors que ce combat exige le concours de toute la ruralité, chasseurs y compris.
- Nous agriculteurs sommes favorables à l'existence d'animaux sauvages pourvu que loups, sangliers, cervidés restent dans les forêts et qu'ils ne viennent pas détruire le travail des paysans. Ils doivent craindre l'homme et ne pas s'approcher des troupeaux, cultures ou maisons, en un mot, rester sauvages. Il faut tuer (comme la loi l'autorise) ceux qui menacent bêtes, gens ou exploitations agricoles : sur ce point, je suis d'accord avec José Bové.
- Il y a certes une responsabilité des chasseurs qui, sous couvert de pratiquer un agrainage (bien peu dissuasif s'il est pratiqué à poste fixe et non en semant peu de maïs dans une grande superficie labourée), nourrissent des porcs qui ne sont peut-être plus "res nullius", mais animaux d'élevage, donc sous la responsabilité civile (voire pénale?) de leurs "propriétaires". Toutefois, il nous faut nuancer cette thèse car
* les chevreuils ont été chez nous réintroduits par les forestiers, non par les chasseurs ;
* les gens des villes sont les premiers à encourager l'affouragement hivernal des cervidés (ce qui prouve leur inadaptation à nos conditions géo-climatiques et en fait, là aussi, des animaux d'élevage) ;
* le loup est en train de régler le problème des chevreuils en les éliminant (plus faciles à chasser que les cerfs) ;
* si croisements il y a eu entre sangliers et porcs domestiques, ce qui entraîne une reproduction bien plus rapide (des cochons, pas des chasseurs !), il n'est pas prouvé que les chasseurs en soient responsables.
- Les solutions préconisées par les écologistes de salon consisteraient à enfermer les différentes parcelles (qui ne sont que rarement d'un seul tenant) de l'exploitation derrière une clôture électrique (donc nucléaire !), pas toujours efficace, le cochon trouvant vite le moyen de contourner l'obstacle (il a toute la journée pour y réfléchir !) ou encore de coûteux grillages de 2 m de hauteur au-dessus du sol qui font ressembler nos campagnes à un vaste Konzentrations Lager et qui exigent pour enfouir le dit grillage à 1 m de profondeur (car les cochons creusent !) de puissantes pelles à moteur thermique, qui consomment du Gazole et produisent du CO2 et des particules fines (les écolos se prétendent plus cohérents que les chasseurs !). De plus, cette solution est très coûteuse et entre en contradiction avec les intérêts des agriculteurs qui préféreraient pouvoir vivre de leur travail plutôt que courir en permanence après des subventions.
- Dans notre Occitanie encore plus aliénée, l'adaptation au changement climatique doit passer par une révolution agronomique et un réaménagement du territoire pour corriger la touristification et la métropolisation imposées par le pouvoir colonial.
3) Les inondations toujours plus récurrentes
- Les changements climatiques sont une chose, les dégâts catastrophiques touchant les hommes en sont une autre et nous paraissent dus, la plupart du temps, à des déplacements de populations. Nous nous sommes habitués à observer ce phénomène à la suite de guerres coloniales ou d'invasions........
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