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occitan-touareg

/NIGER/Le MNJ réaffirme son engagement à privilégier le dialogue

30 Avril 2008 , Rédigé par Papadoc Publié dans #MNJ

Le MNJ est disposé à la Paix mais, à une Paix Véritable et Définitive
Le Niger doit être un pays moderne. Il doit prétendre à trouver sa place dans le concert des nations qui s’illustrent par l’Equité, la Bonne Gouvernance, la Justice et le Progrès économique ; 4 valeurs fondamentales dont les nigériens ont été privés depuis toujours par la faute d’un système politique qui cultive le clientélisme, l’exclusion, le vol organisé des ressources nationales et surtout l’impunité : 4 valeurs dont le Peuple Nigérien fut tellement privé, spolié et saigné au point d’en douter de l’existence réelle, même ailleurs dans le monde.
Les nigériens furent si découragés devant l’insouciance des dirigeants qui ne prêtent aucune attention à leurs multiples cris de détresse et qui très souvent, pire, arrêtent et enferment, quand ils ne font pas tout simplement disparaître, les personnes qui osent se plaindre de leurs comportement criminels.
Les Nigériens furent si découragés qu’ils sont amenés à se dire que devant le chao inévitable, la seule voie qui leur reste pour redonner à l’Etat et aux citoyens leur vrai sens et leur place demeure celle des armes : prendre les armes pour faire en sorte que ce soit eux, nigériennes et nigériens, les décideurs et non une oligarchie tentaculaire qui prospère à leurs dépends.
Le Mouvement des Nigériens pour la Justice a toujours privilégié la voie des négociations et combattu la position va t-en guerre des détenteurs de la solution militaire pour résoudre le conflit opposant les nigériens au pouvoir de Niamey même si pour sa part, ce pouvoir tente de lui coller l’étiquette de va t-en guerre : le MNJ nourrit des grandes ambitions pour le bien être du peuple nigérien tout entier qui (hélas !) n’a donc eu d’autre choix que la voix des armes pour s’insurger contre l’injustice, l’impunité et la mauvaise gestion économique, sociale et politique imposée à notre pays depuis les indépendances.
C’est ce sens, cette lutte pour l’ordre, la Justice et la bonne gouvernance, qui est le fondement et la raison même du MNJ.
Devant ce noble objectif du MNJ, les tenants du pouvoir s’offusquent et s’indignent que de s’interpeller et regarder la réalité en face !
Les détenteurs du pouvoir à Niamey hallucinent : dans leur manque de sérénité, ils interprètent et considèrent le MNJ comme l’incarnation du mal pour gagner la bienveillance de la communauté internationale et se maintenir dans leurs confortables fauteuils pendant que le Peuple Nigérien continue la décente aux enfers.
Ainsi, le Mouvement des Nigériens pour la Justice (MNJ) est traité de «Bandits armés à la solde des puissances étrangères», «trafiquants de drogue», «terroristes», «organisation criminelle», «association des malfaiteurs», «repris de justice», «égarés», «traîtres», etc.
Et, on lui demande de «libérer les prisonniers» de guerre, de «déposer immédiatement et sans conditions les armes», d’implorer le pardon du “messie” nigérien, son excellence le Président de la République, puis de «rentrer au bercail» et baisser la tête dans la misère comme toujours !
Suite au message à la nation du président de la république à l’occasion du 24 Avril, le MNJ réaffirme son engagement à privilégier le dialogue dans le règlement du différend qui l’oppose au pouvoir en place à Niamey. Il réaffirme également sa disponibilité pour la recherche d’une solution juste, équitable et pérenne à la crise qui secoue le pays.
Pour autant, le MNJ définira en toute responsabilité dans quelles conditions il abordera la question des négociations et n’entend point se plier à une quelconque exigence de la part de Niamey.
Le discours du 24 avril reste intrinsèquement identique au discours tenu depuis le début du conflit. Il ne présente aucune variation contrairement à ce qu’ont cru y déceler certaines personnes, sauf peut être l’omission du mot «Bandits» tant adoré du pouvoir et qu’on remplace par «bandes» qui lui-même a de tout temps fait partie du vocabulaire de l’oligarchie au pouvoir !
Il nous semble en toute objectivité que le discours du 24 avril n’apporte fondamentalement rien de nouveau par rapport à ce qui a, jusque là, été dit !

Par ailleurs, le mercredi 23 avril, en prévision du discours du 24 avril et pour éviter que le pouvoir de Niamey ne retombe dans la langue de bois, le MNJ a publié une mise au point qui aurait pu être saisie en vue d’ouvrir les perspectives d’une Paix Véritable et Durable.
Nous y disons, entre autres, alors clairement que le MNJ n’entend «nullement négocier une Paix fictive» et que «cette Paix ne peut être négociée en dehors d’un cadre international garant de la transparence».
Dans le discours de ce 24 avril 2008, le Mouvement des Nigériens pour la Justice (MNJ) ne décèle pas un retour à la sérénité et au pragmatisme qui présage d’un dialogue en vue d’arriver à cette Paix Véritable et Définitive dans notre pays.
En effet, la volonté de Niamey à refuser au Niger de retrouver la Paix Véritable et Définitive a été implicitement réaffirmée non seulement lors du discours du président Tandja mais aussi au lendemains du 24 avril à l’occasion de la réunion annuelle des chefs traditionnels du Niger à Dosso quand le dirigeant nigérien a indiqué que «le succès de cette initiative (dialogue pour la paix) exige d’abord que ces concitoyens en rupture de banc déposent les armes et libèrent leurs otages ». C'est aussi à la même période que le ministre nigérien de la communication porte-parole du gouvernement sillonne les capitales occidentales et déclare péremptoirement que son régime ne négociera pas avec le MNJ et qu’il l’anéantira jusqu’à dans ses derniers retranchements.
A l’occasion du discours du 24 avril 2008, le bon sens et la responsabilité devraient faire en sorte que la distance soit marquée avec les acteurs qui font tout pour éviter une solution négociée du conflit, notamment ceux qui assassinent des populations civiles et ceux qui (à l’intérieur du pays comme à Niamey), en quête de toutes sortes de faveur, agissent pour la solution militaire et la haine ethnique : acteurs à l’endroit de qui, fut, paradoxalement, exprimée une reconnaissance appuyée !
Alors, nous saisissons cette occasion pour dire que les propos tenus de manière répétitive par le ministre de la communication porte parole du gouvernement qualifiant notre combat de banditisme et de trafic de tout genre, tout comme ceux des responsables d’une certaine soi-disant «société civile», sont de nature à jeter de l’huile sur le feu et compromettent à chaque occasion l’espoir de voir s’instaurer un climat de confiance et de sérénité indispensable au règlement pacifique du conflit. D’ailleurs, cette attitude et ces propos ne sont pas étrangers au fait que la situation qui prévaut sur le terrain en ces lendemains du 24 avril reste en tout point identique à ce qu’elle était à la veille du discours du président de la République.
Et pourtant, nous avons maintes fois attiré l’attention sur la nécessité de mettre fin à ces dérives qui menacent fortement l’Unité Nationale.
C’est dire que pour nous, la réconciliation nationale est une formule sacrée qui requiert l’engagement de tous et sans demi mesure ; que la paix est un état d’esprit que nous avons le devoir et la responsabilité morale et citoyenne de construire ensemble dans le respect mutuel et dans l’intérêt de notre pays et de notre peuple. Ceci d’autant plus que nous sommes tous tenus de léguer aux générations futures, un Niger uni et prospère débarrassé à jamais de l’injustice, du favoritisme et de l’impunité qui ont toujours sapé les fondements républicain et miné le climat social et politique de notre pays.
Nous nous résumons en disant :
- si dans ses illusions à Niamey le gouvernement pense qu’il peut arriver à la fin du MNJ par la voie brutale qui est la solution militaire, alors qu’il se détrompe car sur le terrain, le MNJ est plus à l’aise que jamais.
- le MNJ réaffirme son attachement à la Paix dans notre pays mais, une Paix Véritable et Définitive qui ne peut en outre s’obtenir que par la voie négociée, à travers le dialogue.
- le MNJ a été contraint de prendre les armes pour trouver des solutions au mal être nigérien quand aucune autre voie n’a été possible et qu’en conséquence, il a pour devoir de ne les déposer que lorsque les revendications des nigériennes et nigériens, notamment l’Equité et la Justice, sont négociées et acceptées autour d’une table et dans un cadre international garant de la transparence et de leurs réalisations.
- le MNJ rappelle à Niamey qu’un dialogue serein, prémisse des négociations, requiert des conditions qui rassurent les nigériens : notamment la levée de l’état d’urgence que vivent les populations de la région d’Agadez, la mise en place d'une enquête indépendante sur les massacres des civils, la libération des personnes détenues arbitrairement, l’arrêt des intimidations, séquestrations et autres violations des Droits de l’Homme perpétrées par les forces militaires et policières sur l’ensemble du pays.
- le MNJ somme le gouvernement de Niamey d’arrêter cette pathétique litanie de «déposer les armes et rentrer au bercail» et lui rappelle vigoureusement que le dépôt des armes (qui se traduira dans un premier temps par une trêve pendant toute la durée des négociations) ainsi que la libération des prisonniers de guerre ne seront décidés que pendant les négociations qui devront aboutir à la Paix Définitive et Véritable.

Aghali Alambo,
Président du Mouvement des Nigériens pour la Justice (MNJ)
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