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occitan-touareg

/AQMI/GSPC/MAURES/islamisme au Sahel

3 Décembre 2009 , Rédigé par Papadoc Publié dans #TRIBUNE LIBRE


ALQUAEDA MAGREB
Un danger régional, des lâchetés « inter – nationales »

Genèse d’un mythe.
    Aujourd'hui ce qu'on appelle AQMI qui est lui même une émulation du GSPC lui même une autre émulation du GIA Algérien est aujourd’hui subdivisé en 4 groupes : "El Moulethemine", "Taregh ibn Ziyad", "El Vourghane" et "Al Ansar" (ce dernier groupe à ne pas confondre ce dernier avec les Touaregs Kel Ansar soit dit au passage).
    Peu de gens se souviennent encore des quelques irréductibles islamistes Algériens fuyant la réponse du gouvernement Algérien tout aussi barbare que la terreur qu’ils ont eu à installer en Algérie dans les années 1990.
Ce petit groupe de quelques personnes (35 membres seulement) menés par Amari Saïfi alias Abdel Razak El Para et Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossab Abdelouadoud, avait initialement l’idée d’aller vers l’Est direction le soudan mais ils avaient été arrêtés par un autre petit groupe d’une rébellion tchadienne plutôt insignifiante en juin 2004, le MDJT qui opérait dans le Tibesti.
    Ancien sous-officier des forces spéciales algériennes, comme d’ailleurs la plupart des chefs du GSPC, Amari Saïfi aurait rejoint le groupe en 1999. Il avait participé à plusieurs attentats terroristes, notamment celui en janvier 2002 à Tébessa, dans le nord-est de l’Algérie. Cet attentat avait fait 10 morts parmi les membres des forces de sécurité. Il avait aussi participé à une embuscade en janvier 2003 contre une patrouille militaire à Theniet El-Abed, dans le nord de l’Algérie. L’attaque s'est soldée par le lourd bilan de 43 militaires tués. Il est devenu mondialement connu par l'enlèvement qu'il a orchestré en févier 2003 dans la région d'Illizi (sud-est du pays) de 32 touristes occidentaux.
Capturé par le groupe rebelle tchadien "Mouvement pour la démocratie et la justice" dans le nord du Tchad, Amari Saïfi a été remis à la police judiciaire algérienne dès son extradition en octobre 2004. Sa condamnation survient quelques semaines après l’attaque contre la base mauritanienne que le GSPC avait revendiquée.
    Bien que le lien entre le GSPC et le gouvernement algérien fût depuis longtemps soupçonné, l’attaque de Lemgheyti en Mauritanie a réaffirmé ce lien. En effet, un soldat mauritanien qui a survécu à l’attaque a affirmé avoir vu deux voitures du Polisario qui transportaient le matériel des terroristes. Ajoutant à cela, le fait qu’une centaine d’hommes armés puissent disparaître au milieu du Sahara sans que les autorités algériennes ne puissent les localiser est un autre indice du lien étroit entre le régime algérien et le GSPC qui n’est autre qu’une pure création du pouvoir algérien qui voulait isoler le GIA en y créant une dissidence.

De l’installation officielle au Mali.


    Nous passons les détails sur les conditions mystérieuses du transfert des El Para et sur la détention des premiers otages occidentaux, où les manipulations politiques et la recherche d’appuis occidentaux, par tous les gouvernements impliqués, ont eu raison de la vérité qui les entoure.
Les preneurs d’otages avaient notamment demandé à rester au Mali après la libération des touristes et exigé une rançon. L’Allemagne aurait versé 4,6 millions d’euros pour cela, d’après la télévision publique allemande ARD citant, hier, des sources proches de Berlin. Le Mali, quant à lui, «n'accordera pas d'asile aux ravisseurs, mais il ne les combattra pas non plus sur son territoire», avait affirmé le porte-parole du gouvernement malien, Gaoussou Drabo. Chef des négociateurs maliens, l'ancien chef de la rébellion touarègue au Mali, Iyad Ag-Ghali, privilégie la thèse des trafiquants et contrebandiers qui pullulent dans cette zone de non-droit et pourraient avoir cherché une nouvelle activité lucrative en exigeant le versement d'une rançon.
Abderrazak El-Para lui n’a pas gardé tout l’argent. Il avait distribué, euphorique, selon un témoin, entre 60 000 et 70 000 euros à chacun des médiateurs. Les faits ont été confirmés par El-Para lui-même après son arrestation, en 2004. Grâce à la rançon, l’ex-GSPC a commencé à investir dans la zone, s’assurant ainsi des complicités.
   Ainsi a été adopté le principe au Mali qui a permis au GSPC, futur AQMI de s’installer au Mali où El Para disparu, le commandement est repris par Moktar Belmokhtar encore surnommé Bellaouar (le borgne). Le numéro 2 du GSPC va aller jusqu’à prendre femme dans la communauté maure de Tombouctou afin de bien s’assurer comme c’est traditionnellement le cas dans les mécanismes tribaux. Cela a plusieurs avantages, comme nous y reviendront plus loin.
    Toutefois, il faudra aussi se rappeler qu’en 2004 reprenait déjà la gestation d’une nième rébellion dans la région de Kidal où certains anciens rebelles n’ont jamais tous été convaincus que le dépôt des armes était une solution pour sortir le Nord du Mali dans le marasme économique et surtout le pourrissement du contexte politique locale sur fond de décentralisation et d’élections locales.
Cette agitation donna naissance au soulèvement de Kidal avec à sa tête un certain Ibrahim Bahanga qui souhaitait juste au début ériger leur village en commune rejoint plus tard par le lieutenant Malien Hassan Fagaga lors des évènements de mai 2006.
L’objectif n’étant pas d’analyser la rébellion touarègue au Mali et Au Niger, nous allons nous limiter aux faits uniquement liés aux GSPC.

La rébellion touarègue une aubaine qui tourne au vinaigre.

    Le soulèvement de mai 2006 a pris de court tout le monde, par sa violence mais aussi par la détermination de ses commanditaires. Initialement plusieurs pays ont été plus ou moins accusés dont la Lybie et l’Algérie d’autant qu’au Niger voisin une autre rébellion le MNJ voyait le jour simultanément et que le Guide Lybien avait juste les années d’avant fêté en grandes pompes la fête de l’Aïd dans ces deux pays (à Tombouctou et à Agadez). Tous les yeux ont donc été braqués sur la Lybie au final, les analystes ayant gardé en tête le soutien de Kadhafi aux premières rebellions de 1989-1990, et son appétit pour la participation aux désordres locaux mais la vérité est encore tout ailleurs. Les observateurs les plus avisés verront eux la griffe des services Algériens derrière ces deux rebellions, non pas comme instigateurs pas plutôt comme simples profiteurs.
En effet la politique Algérienne a toujours été de contenir ses islamistes en dehors de ses frontières. La déclaration malienne et le pacte de non agression vis-à-vis du GSPC va venir arranger cette politique, tout le reste suivra…

Les manipulations algériennes et les toiles locales

    L’Algérie commence d’abord à prendre contacts avec les rebelles en fermant les yeux sur leurs incursions sur le territoire Algérien (Borj El Moktar et Tamanrasset) afin de mieux cerner leurs objectifs et mieux les utiliser par la suite. L’Algérie a laissé les blessés se faire soigner et rentrer des hommes armés tant que cela n’était pas trop visible. Des mesurettes qui sans permettre d’établir le lien de soutient donnaient une impression de bienvenue sur le territoire aux insurgés maliens et Nigériens.
Leur parfaite connaissance du terrain sahélien constitue pour les rebelles touaregs un incontestable avantage militaire. Mais cette maîtrise est de plus en plus contestée par deux catégories d'intrus : les trafiquants de toutes sortes et les Salafistes. Si l'on peut reprocher à quelques touaregs un penchant pour la contrebande, nul, en revanche, ne peut les soupçonner de sympathies pour les djihadistes d'Al-Qaïda. Mais il n’en est pas de même pour les maures Barabiches, une tribu qui a offert ses services aux émissaires d'Oussama Ben Laden dans le Sahel.
AQMI va donc, continuer de tisser sa toile dans les milieux maures, connus pour leur activisme dans le commerce transfrontalier avec la Mauritanie, le Mali et l’Algerie et le Sahara occidental. Cette toile va être tissée jusqu’au sommet des états avec des officiers maures comme un certain colonel Lemana Ould Cheick au Mali qui vont jouer le double jeu d’agent de liaison pour les services secrets maliens mais aussi pour AQMI.
Mais le 17 juin 2009, l'armée malienne avait annoncé avoir tué 26 "combattants islamistes" en attaquant, pour la première fois, une base de la branche maghrébine d'Al-Qaïda sur son sol. Cette offensive avait eu lieu un peu plus de deux semaines après l'assassinat d'un otage britannique, revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique. L'opération avait été menée dans l'extrême nord du Mali, à la frontière avec l'Algérie, à l'ouest de l'oasis de Tessalit. Mais de victimes AQMI il n’en était rien, cette opération étant destiné d’une part à obtenir les bonnes grâce de l’Algérie, fâchée après que le Mali se soit orienté vers le guide libyen pour la médiation avec les éléments dissidents touaregs, au détriment de l’Algérie mais aussi pour montrer aux occidentaux que le Mali, après les enlèvements et les libération de leur ressortissants sur son territoire ne cautionnait plus la présence de Al Qaeda.
    Pendant ce temps, le Mali revigoré par son changement de stratégie dans le région de Kidal, où les opérations ont été confiées au Colonel touareg El Haj Gamou qui a intelligemment muselé le révolte de Kidal, s’est mis à jouer un jeu sordide avec les Maures de Tombouctou sur fond de politique locale pour monter ces derniers contre les Touaregs via un certain Colonel Lemana Ould BOU et un réseau bien en place dans les ministères et les états majors à Bamako. Ce « réseau » a mis à profit cette nouvelle donne pour rentrer en contact avec AQMI pour servir désormais de facilitateurs pour la libération des otages, devenue juteuse. Cela s’est fait via le colonel Lemana mais l’opération tourne au vinaigre, le colonel Lemana ayant aussi découvert la présence d’éléments des services secrets algériens au sein d’AQMI a voulu tirer profit de toute part, cela s’est soldé par son assassinat en pleine ville de Tombouctou
    A partir de cet instant le Mali s’est fait embobiné par des éléments Berabiches parents de Lemana qui ont utilisés les moyens de l’armée pour organiser une vendetta qui s’est soldé par un carnage terrible (Le bilan est lourd : 10 morts, dont celle d’un colonel malien maure égorgé au couteau ; 24 disparus ; des blessés, dont on ignore le nombre précis et 4 véhicules de transport de troupes ). Le Mali déclare la guerre du bout des lèvres à AQMI et le divorce entre AQMI et les berabiches, commencent à être consommé. Pour AQMI, il faudra alors trouver de nouveaux horizons…
    Cependant, plusieurs évènements qui confirment l’instrumentalisation de la rébellion touarègue au Mali par l’Algérie ont eu lieu de 2006 à 2009. En septembre 2007 à la faveur de sa position de médiateur dans le conflit, l’Algérie avait organisé discrètement une opération de liquidation physique de Belmokhtar par des éléments de la rébellion touarègue. Cette tentative a échoué mais plusieurs éléments de AQMI ont été tués par le groupe de Bahanga dont le lieutenant direct de Belmokhtar.
    L’intérêt de l’Algérie étant lié au GSPC ce pays s’est peu à peu désintéressé du Niger où le peu de mixité avec les maures n’a pas vraiment permis à AQMI d’y prendre racine.
AQMI de son côté a eu le temps de former ses 4 unités et poursuit son extension vers l’Ouest, la Mauritanie et le Sahara Occidental.

Le Front Polisario et la Mauritanie.

    Ce n’est que lorsque la Mauritanie a été durement atteinte que tous les observateurs y ont vu une évolution de la situation vers l’Ouest que d’aucuns qualifient de tentacules.
L’accélération de recrutements mauritaniens et sahraouis par AQMI a été essentiellement facilitée par la lutte locale contre les mouvances islamistes en Mauritanie qui ont servies de justification pour y mener une nouvelle forme de guerre. La Mauritanie est un pays avec un appareil policier impressionnant qui est capable de fermer tout accès aux points vitaux de son territoire mais le pays est gangrené par la corruption de ses hommes, les coups d’états répétitifs et surtout un cadre institutionnel archaïque qui a du mal à se moderniser pour être capable de contenir et de prévenir des menaces autres que celles de l’appareil de l’Etat lui-même.
    Le 4 juin 2005, 150 terroristes attaquent une caserne militaire dans la région de Lemgheity. Bilan: 21 morts, dont 15 soldats et 6 terroristes. Le 27 décembre 2007, les terroristes frappent une deuxième fois lorsque trois soldats mauritaniens sont tués dans la région de Ghalaouiya. Le 16 septembre 2008, un bataillon militaire mauritanien est pris en embuscade par un groupe terroriste dans la région de Tourine, 12 soldats sont retrouvés décapités.
    Parallèlement, AQMI s’est attaqué aux symboles des soutiens occidentaux de la Mauritanie en exécutant 4 français près d’Aleg, un américain en plein Nouakchott et tout récemment en enlevant 3 espagnols d’une ONG catalane. Nous passons sur les détails et le contexte de chaque opération.
    On sait toutefois que le désert transfrontalier entre la Mauritanie, l’Algérie et le Mali a toujours été contrôlé par les combattants du Polisario qui sont chez eux. Il n’y a aucune différence physique, culturelle et linguistique entre les maures et les sahraouis du sud marocain, sud-ouest algérien et du nord-Mali, du fait de leurs liens tribaux et familiaux depuis des siècles. Rien de ce qui peut se passer dans cette zone ne peut échapper à la vigilance du Polisario.
    Malgré ses dénégations récurrentes, le Polisario ne peut cependant plus nier qu’il est pénétré par des éléments radicaux et que l’islamisme séduit une part croissante de ses combattants. Le chef du Polisario, Abdelaziz, dans un entretien publié par le journal algérien l’Expression du 23 août 2005, en faisait lui-même l’aveu : «Il se peut que les idées ayant cours au Maghreb puissent toucher quelque peu la jeunesse ; il se peut qu’il puisse se trouver de jeunes Sahraouis «intéressés» par l’islamisme radical»
    Le Polisario pioche dans ses stocks d'armes fournies notamment par l'Algérie, mais perçoit également des royalties sur le passage des convois d'armes qui traversent le désert en provenance de Mauritanie ou des zones de conflits armés de la région (Tchad, Darfour). Les gros clients sont les groupes terroristes tels que le GSPC devenu Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), mais également, des barons algériens, marocains et africains de la drogue, ou encore des mercenaires recrutés pour la formation militaire d'opposants à des régimes africains.
    C’est donc l’unité « El Vourquane » qui va gérer cette excroissance géographique de l’AQMI. Elle constitue l’aile la plus dure et ses éléments sont essentiellement composés de Maures selon un principe simple qui consitue à couvrir ce qu’on peut appeler la « zone de vie Maure » qui va de Tombouctou à l’océan atlantique.
    C’est ce groupe armé justement qui est au centre de toutes les actions attribuées à AQMI ces derniers mois, notamment la liquidation le 10 juin 2009 d’un colonel malien à Tombouctou, les accrochages de Tessalit (17 juin) et d’Arouane (4 juillet) au Mali, le meurtre d’un ressortissant américain à Nouakchott (23 juin) et l’envoi de plusieurs éclaireurs et de deux kamikazes en Mauritanie (juillet-aout).
    C’est également «El Vourghane» qui a tenté au milieu de novembre 2009 de kidnapper -sans y parvenir- un ressortissant américain dans un hôtel de Tahoua, au Niger.
    C’est vraisemblablement «El Vourghane» qui est encore derrière l’enlèvement des espagnols en Mauritanie et du ressortissant francais au Mali.

Les réseaux de drogue et les « sous-traitants ».

    Pour bien comprendre, toute cette agitation actuelle part de l'histoire du fameux avion de la drogue.
Aujourd'hui, il nous est clair que deux hypothèses sont plus que probables :
-1 l'avion en question est arrivé vide au Mali pour avoir déchargé sa cargaison en Mauritanie ce qui a sans doute provoqué les fameux tirs entre les brigands qui sont venus le décharger et qui n'ont rien trouvé.
-2. La drogue a été bien livrée mais un des groupes se l'est accaparé et ils se sont tirés dessus au point que l’avion a pris feu.
    Dans tous les cas, la drogue poursuit son chemin vers l'Europe et pour leurrer la vigilance l'avion a été détruit loin du vrai lieu de transbordement.
    L'enquête nationale au Mali ayant été ouverte et beaucoup de gens, y compris haut placés étant en danger puisqu'ils finiront par être dénoncés AQMI est encore utilisé pour activer ses groupuscules et « sous traitants » en majorité contrebandiers, afin de prendre des otages dans les 3 pays (mali, Mauritanie, Niger). Tout le monde sait que les avions atterrissent en plein désert depuis 2000 et qu'ils transportent de la drogue mais personne n'a jamais bougé le petit doigt. Pourquoi ?
    Cela servira d'une part à mieux brouiller les pistes en demandant des libérations par ci par là, des rançons mais surtout à continuer à mobiliser l'attention sur les otages plutôt que de se demander où se trouve cette drogue qui a été bel et bien livrée.
    Quand bien même ce subterfuge ne tromperait personne, cela pourrait servir à museler les puissances occidentales qui n'iraient pas jusqu'au bout des enquêtes pour découvrir comment le fameux réseaux Al Qaeda dont on parle n'est qu'une mafia digne de l'empire russe qui a ses ramifications jusqu'aux personnalités les plus hauts placés des états à l'exemple d'une Comorra ou des autres mafia siciliennes.
    La suite vous la connaissez, le plus triste là dedans c'est que le Sahara Central est associé au terrorisme, ses populations aussi, alors que celles ci observatrices impuissantes ne sont que les vrais victimes d'un jeu qui dépasse de loin leur imagination.
par
issane Ansar
sur Kidal info
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