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occitan-touareg

/Niger/Areva/CRIIRAD/M. Bruno Chareyron au Niger

20 Avril 2009 , Rédigé par Papadoc Publié dans #AREVA

E.O.T janvier 2007EXPLOITATION DE GISEMENT DE L’URANIUM AU NIGER
Ces impacts environnementaux qui font sonner le tocsin.
  IL y a juste deux semaines, quelques responsables nigériens de la Société d’exploitation de l’uranium, d’Imouraren, avaient animé une conférence de presse en vue de faire étalage des impacts socioéconomiques que les futures activités uranifères engendreraient dans notre pays. Mais derrière tous ces avantages financiers et multiples opportunités d’emplois et d’affaires, expliquent les acteurs de la société civile, se dissimulent d’autres évidences qui méritent d’être sues de tous.
  Ainsi c’est dans le but de mettre à nu les risques et dangers radioactifs auxquels les populations environnantes sont confrontées que, l’ONG nigérienne AGHIRIN’MAN basée à Arlit, en partenariat avec le laboratoire la Commission de Recherche et d’Information Indépendante sur la Radio Activité (CRIIRAD) a organisé tout récemment un atelier de formation au profit des acteurs locaux de la Région d’Agadez. Cet atelier qui a été animé par le responsable dudit laboratoire M. Bruno CHAREYRON, ingénieur en physique nucléaire, a permis aux différents participants de passer au peigne fin les résultats de l’étude d’impact environnementale relative au gisement d’Imouraren et connaître de long en large les grandes menaces de la   radioactivité qui pèsent sur la santé des populations environnantes.
De passage à Niamey et sur invitation du Réseau des Organisations pour la Transparence et l’Analyse Budgétaire - Publiez ce que vous payez (ROTAB-PCQVP), M. Bruno CHAREYRON a animé une conférence de presse dans la salle de réunion de l’Association Nigérienne pour la Défense des Droits de l’Homme.
Ce dernier a mis à profit cette conférence de presse pour faire le point sur sa mission de travail relative à la radioactivité au Niger de 2003 à 2007, particulièrement dans les cités minières d’Arlit et Cominak, mais surtout sur le site d’Imouraren.
M. Bruno a déclaré que la mission de décembre 2003, suivie des analyses effectuées jusqu’en 2007, ont permis de démontrer que les ferrailles mises en vente dans la ville d’Arlit sont contaminées par la radioactivité.
Si l’on en croît certaines sources dans cette cité minière, ces ferrailles et bien d’autres objets contaminés n’ont pas été repris et mis hors d’état de nuire.
Il a poursuivi en disant que leur mission de 2003 leur a permis de constater à l’époque que même les points d’eau faisaient face à la pollution grandissante du fait de la radioactivité dans ces zones.
Des puits contaminés servent à alimenter les populations et les animaux.
En outre, M. Bruno a déploré le fait que des stériles radioactifs ont été utilisés pour faire des pistes, mais le plus grave c’est que ces routes passent devant l’Hôpital de la Cominak.
Dans le même temps, il a laissé entendre que les deux usines d’Arlit ont produit des déchets radioactifs évalués à environ 30 millions de tonnes et malheureusement laissés à l’air libre. Il suffit d’un simple vent pour que la poussière de l’uranium et bien d’autres gaz comme le NOX dégagé quotidiennement soient répandus dans la ville.
Certes quelques progrès ont été faits, a-t-il dit, pour atténuer le taux de radioactivité, mais beaucoup reste à faire si l’on veut protéger la santé des populations. Pour détecter les stériles radioactifs et les enlever de ces zones, il va falloir avoir à sa disposition beaucoup de moyens, a-til souligné.
S’agissant maintenant de l’étude d’impact environnementale du site d’Imouraren, M. Bruno CHAREYRON a dit que cette zone présente déjà une forte dose de radioactivité du fait que la boue qui provient du sous sol foré est fortement minéralisée en uranium. Une fois remontée à la surface, elle constituera un danger de santé pour les populations.
Selon M. CHAREYRON aucune étude scientifique ne permet aujourd’hui de dire comment AREVA va réussir à gérer efficacement les millions de tonnes de déchets qui seront générées lors de l’exploitation du site d’Imouraren. Il est vrai que AREVA a promis de répandre de la latérite sur ces déchets, mais ce qui est sûr, cette technique ne résistera pas à l’érosion hydrique et éolienne.
A la question de savoir si la CRIIRAD, a été associée dans cette étude d’impact sur le site d’Imouraren, M. CHAREYRON a répondu par la négative, toute chose d’ailleurs qui ne lui permet pas de donner un avis sur le contenu de ce document qui fait environ 4000 pages.
Il a affirmé par la suite que la délivrance du certificat de conformité ne démontre pas que l’étude d’impact qui vient d’être validée ne souffre pas d’aucune anomalie. A l’appui de son affirmation, il a déclaré que l’analyse d’une étude d’impact environnementale, comme celle du site d’Imouraren, est un travail qui nécessite beaucoup d’application et de temps. Il faut dire qu’à la date d’aujourd’hui, la société civile nigérienne n’a pas mené une expertise sérieuse à même de leur permettre de faire une analyse pointue de ce document de 4000 pages. Toutefois, le coordonnateur du ROTAB M. Ali Idrissa, rassure que leur structure envisage de s’adonner à cet exercice difficile, l’objectif poursuivi par le ROTAB est de dévoiler à l’opinion tous les non-dits sur cette étude et interpeller AREVA et l’amener à prendre des mesures d’atténuation des effets de la radioactivité.
Lamine SOULEYMANE
sur "La roue de l'histoire"
du 15/04/09
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