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occitan-touareg

Une ONG annonce une "révolte populaire" contre Areva

24 Avril 2007 , Rédigé par papadoc Publié dans #AREVA

Pour info :

Le président de l'ONG nigérienne "Aghir N'man", Almoustapha Alhacen, a affirmé jeudi à Paris que le comportement "inacceptable" du groupe français Areva, spécialisé dans le nucléaire, va entraîner "très bientôt une révolte populaire" au Niger.

"Areva ne respecte pas le Niger, ne respecte pas les Nigériens. Ses responsables font la pluie et le beau temps. Ils sont allergiques à toute critique sur la façon dont ils exploitent l'uranium du Niger", a-t-il déclaré lors d'un entretien accordé à la PANA.

Se voulant plus précis, M. Alhacen, lui-même employé d'Areva au Niger, a accusé le groupe français d'avoir des pratiques "peu orthodoxes" au Niger.

"Areva bénéficie d'une exonération pour importer du matériel destiné à ses deux mines au Niger. En échange, le groupe devait rendre tous les trois ans ce matériel à l'Etat nigérien. Il ne le fait jamais, assuré de sa toute puissance face à un pays pauvre", a estimé le président de l'ONG nigérienne, évoquant d'autres "pratiques discutables".

"Les cadres français et le personnel nigérien ne sont pas logés à la même enseigne: je reçois 5.000 FCFA (moins de 10 dollars US) d'allocation familiale pour mon fils, là où mon collègue français gagne 9.000 FCFA (environ 17 dollars US). Tant que les enfants d'expatriés allaient à l'école de la Somaïr, elle était gratuite. Depuis qu'ils n'y vont plus, elle est devenue payante", s'est emporté M. Alhacen.

Pour lui, l'avènement de la démocratie au Niger va accélérer la prise de conscience des Nigériens contre Areva, créant ainsi les conditions d'une révolte populaire sans précédent.

"Le groupe français avait pris l'habitude de faire affecter d'office d'Arlit des dirigeants locaux qui n'entraient pas dans son jeu. Avec la démocratie, les maires sont élus par les populations; Areva ne peut plus dicter la loi. Le travail de sensibilisation que nous faisons commence déjà à porter ses fruits", a fait remarquer M. Alhacen.

Rappelant le rang du Niger dans le classement du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en matière d'Indice du développement humain (IDH), il a estimé que le pays a fortement besoin de son uranium pour réussir à décoller.

"Nous ne demandons rien d'autre à Areva que d'exploiter en toute équité l'uranium du Niger, de lui verser la part de recettes qui lui revient normalement. Ce n'est pas le cas aujourd'hui. Notre devoir est d'agir tous pour que cela change", a encore dit Almoustapha Alhacen.

Le Groupe français Areva contrôle deux mines d'uranium au Niger, à travers la Compagnie minière d'Akouta (Cominak) et la Société des mines de l'Aïr (Somaïr), ses deux filiales nigériennes.

Trois ONG françaises, Sherpa, Médecins du monde et le CRIIAD, ont mis en cause début avril à Paris les conditions d'exploitation des mines d'Areva au Niger et au Gabon, soulignant de graves impacts sur la santé des populations riveraines et l'environnement. Les trois ONG ont menacé de procès lors d'une conférence de presse le groupe français, s'il ne revoyait pas très "rapidement ses méthodes" au Niger et au Gabon.

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