Rapport de synthèse de la Journée de réflexion organisée par l’ANDDH et Alternative Espaces Citoyens à Niamey le 11 août 2007

GESTION DU CONFLIT ARMÉ DANS LE NORD.

La contribution de l’autre société civile.

Comme société civile nigérienne, il n’y a pas que celle qui avait défendu le chef de l’Etat d’engager quelque dialogue que ce soit avec le Mouvement des Nigériens pour la Justice (MNJ). Il y a aussi une autre société civile qui a fait l’option de la paix, d’actions pacifiques, du refus de la violence. Celle-ci, moins bruyante que la première, développe sans cesse des initiatives pacifiques, des réflexions prospectives pour gérer durablement de telles crises.
Au titre de ces organisations de la société civile, on peut citer le collectif des organisations de défense des droits de l’Homme et de la démocratie (Coddhd).
En effet, il vient de proposer son offre de dialogue au gouvernement et au MNJ, pour parvenir à une solution toute nigérienne de ce conflit qui a déjà fait plusieurs dizaines de morts dont des civils. Pour leur part, l’association nigérienne pour la défense des droits de l’Homme (ANDDH) et Alternative Espace Citoyens ont convié un panel de leaders d’opinion à la réflexion toute la jour-née du 11 août dernier à l’hôtel Ténéré de Niamey. Même le choix de ce cadre n’a pas dû être fortuit, car Ténéré c’est le nom de notre beau désert, théâtre des affrontements entre le MNJ et les Forces loyalistes. Les dé-bats ont dû être prolongés jus-qu’à la tombée de la nuit, sans que les panélistes n’aient pu épuiser tous les contours des sujets abordés. Autour de la table, il y avait des universitaires, des avocats, des leaders religieux, des syndicalistes, des hommes politiques de tous bords, des défenseurs des droits de l’Homme, divers autres acteurs de la société civile. L’objectif de cette journée de réflexion était de contribuer, par la ré-flexion, à une solution au conflit. Plusieurs axes avaient été dégagés pour centrer les débats. Le premier axe a porté sur un point d’Histoire ou les enjeux stratégiques autour du Sahara à travers l’Histoire. La problématique a été introduite par le Pr. Djibo Hamani, historien, enseignant-chercheur à l’Université Abdou Moumouni de Niamey. Le deuxième axe a porté sur l’analyse des causes internes et des ingérences extérieures dans le conflit armé dans le Nord, pour faire l’inventaire des accords pas-sés entre les mouvements armés et le gouvernement, suite à la rébellion du début de la décennie 90, relevé les piliers de ces accords, leur niveau d’exécution, les problèmes dans la gestion des cas des mutineries… Les participants ont également réflé-chi sur l’exploitation et la gestion des ressources naturelles, les crises sociales récurrentes, la gestion du processus démocratique et du pouvoir d’Etat… Ils ont fait des propositions qui seront affinées, et déclinées sous forme d’actions et de stratégies. Une autre jour-née de réflexion sera bientôt organisée suivie d’un forum national sur le conflit dans le Nord et les moyens de parvenir à la paix. D’ores et déjà, force est de retenir que la nécessité de faire la paix sans tarder est ressortie largement des débats. Tout comme il est important de créer un cadre permanent de réflexion sur les questions essentielles touchant les différents segments de la vie nationale. A ce propos, le Pr Djibo Hamani a même proposé la création d’un institut d’études stratégiques composé de personnalités indépendantes d’esprit et de réflexion.
Oumarou Keïta

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