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occitan-touareg

Niger / le MOSADEM doute de la junte...

2 Septembre 2010 , Rédigé par Papadoc Publié dans #Paix au NIGER

Bilan à mi-parcours de la transition

Un doute plane sur l’atteinte des objectifs, selon le MOSADEM (Mouvement national pour la sauvegarde des acquis démocratiques)

Djibo SalouAu pouvoir depuis le 18 février 2010 pour une transition d’un an, la junte dirigée par le président du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie le chef de l’Etat Djibo Salou vient de passer six (6) mois au pouvoir. Un temps mis à profit par le président du Mouvement Nigérien pour la Sauvegarde de la Démocratie (MOSADEM), Abdoul Aziz Ladan pour dresser un bilan de cette gestion, sur la base des objectifs que les militaires se sont fixés, notamment la restauration de la démocratie, l’assainissement de la situation économique et financière, la réconciliation nationale et la lutte contre la famine et le mensonge.

Le MOSADEM fait remarquer que le Conseil consultatif national a élaboré un avant projet de Constitution qui extirpe au peuple le droit de la désobéissance civile et édicte des critères d’éligibilité très discriminatoires, notamment en ce qui concerne les élections présidentielles et législatives.

« C’est le cas par exemple des dispositions de cette Constitution qui exige des niveaux d’instruction et une caution faramineuse aux citoyens qui aspirent à être candidats au fauteuil présidentiel et au poste de député ».

En ficelant un avant projet de Constitution qui exclut la grande majorité de Nigériens, poursuit le MOSADEM, le Conseil consultatif national dévie ainsi de sa mission qui consiste à créer le cadre d’une véritable réconciliation entre les citoyens, et devient de fait une institution monopolisée, incompétente et centrifuge.

Concernant l’assainissement tant attendu par les Nigériens, le MOSADEM estime que c’est quelques affaires mineures et problématiques qui sont traitées, alors même que de grands dossiers, ficelés du temps de l’ancien régime, sont ignorés par la Commission de lutte contre la délinquance économique et fiscale mise sur pied par la junte au pouvoir. Pire, selon certains échos, cette Commission use des méthodes qui sont en porte-à-faux avec les procédures légales dans le traitement de certaines affaires.

« Nous en voulons pour preuve ce traitement injuste dont s’estiment être victimes certains commerçants, fournisseurs d’une société de la place, que la Commission vient de sommer de rembourser plusieurs millions de francs CFA, sous prétexte que leurs bons de commande n’ont pas été déclarés aux services compétents. Certains de ces commerçants viennent d’ailleurs d’introduire des recours auprès du Président du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie» averti le MOSADEM. En se penchant sur la réconciliation nationale, le MOSADEM trouve que ce concept est vide de tout contenu, d’autant qu’aucun processus n’a été déclenché pour le matérialiser. Cette réconciliation tant chantée par la junte et très attendue par l’écrasante majorité de notre peuple semble même mise à rude épreuve par les conclusions de la dernière session du Conseil consultatif national, ainsi que la façon dont travaille la Commission de lutte contre la délinquance économique, financière et fiscale.

Ce qui amène le mouvement de Abdoul Aziz Ladan à affirmer non seulement que le bilan à mi-parcours du CSRD et de son Gouvernement laisse encore planer des doutes quant à l’atteinte des différents objectifs que s’était fixés la junte militaire, mais aussi que certaines institutions sensées aider le CSRD et le Gouvernement à réussir leur Transition, risquent de poser des actes préjudiciables à la réussite de cette Transition.

A.T dans "le témoins" du 30/08/10

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